Introduction  
     
   
     
  Le crayon de couleur : dessin ou peinture ?


Le crayon de couleur, cet objet connu de tous, que nous utilisons avant même la maternelle, semble n’avoir plus aucun secret pour chacun de nous. Et bien, c’est justement tout le contraire : il sait cacher à la perfection son potentiel.

Si je devais le comparer à un instrument de musique, ce serait le piano. Chacun de nous peut jouer une mélodie simple avec un doigt, ça marche et on peut s’en contenter. Au niveau technique cela équivaut au stade du crayonnage, que tout le monde est capable d’aborder.

Le problème, et pour continuer dans cette image du piano, c’est que pour le crayon de couleur, on en est resté à la main droite en ignorant la gauche. Résultat, les artistes qui utilisent le crayon de couleur ne font que des œuvres qui ne sont pas finies techniquement, elles restent au stade de dessin. (C’est bien sûr un avis personnel ; je respecte leur travail que parfois j’admire) Seulement la technique utilisée reste superficielle dans le sens où la matière n’est pas travaillée dans son intégralité : jusqu’ici, parmi les œuvres au crayon que j’ai vues soit lors d’expositions ou de salons, soit dans les livres traitant spécialement de la technique du crayon de couleur, toutes sont travaillées de telle sorte que la matière du crayon ne couvre pas la totalité du support, le papier transparait à travers le crayon. Les couleurs sont mélangées de façon superficielle par différentes méthodes, hachures croisées ou autres, en laissant apparaitre le grain du papier. La densité du pigment ainsi appliqué reste très faible. En conséquence, la luminosité qui s’en dégage s’en trouve très appauvrie, (sans parler du contraste limité qui accentue cet effet).

Le système des hachures est une espèce de trompe l’œil car il n’y a pas véritablement mélange des couleurs au niveau de la matière. C’est un effet d’optique. La technique que j’emploie, va plus loin. Je pousse le mélange de la couleur jusqu'à disparition complète du support. Il y a véritablement fusion des pigments et donc création d’une nouvelle couleur et ce, en conservant leur densité originelle et donc toute leur luminosité.

À ce niveau le mélange de la matière est comparable à celui d’une peinture à l’huile, à la différence que l’action se produit directement sur l’œuvre et non pas au préalable sur une palette. Dans le sens technique on peut donc parler de peinture au crayon de couleur. À noter que l’on peut avoir la même démarche avec les pastels. On peut dessiner ou peindre. Les pastels de Degas en sont une démonstration. Ici on ne parle plus de dessin.

Pour l’instant, dans le monde des peintres aux crayons de couleur, je me sens bien seul. Mais gageons que mes œuvres éveillent l’intérêt d’artistes en herbe comme des confirmés, et que pourquoi pas, elles suscitent quelques vocations…

Les conseils et explications techniques que je donne ici sont basées sur cette technique particulière, autodidacte, issue de quinze années d’expérience, d’une recherche permanente de maitrise, de perfection et de progrès.