« Le Roi fragile, le Fou oblique, la Reine acharnée, la Tour directe, le Pion malin, ne savent pas que la main désignée du joueur gouverne leur destin. Mais...le joueur est aussi prisonnier. Dieu fait se mouvoir le joueur et celui-ci la pièce » Jorge Luis Borgès
(Sans vouloir contredire Borgès, je préfèrerais parler d'un Roi acharné et d'une Reine fragile mais bon...!)
C'est probablement le dessin le plus complexe que Patrick ait créé. Je ne prends pas en compte l'extrême difficulté de « La Bataille d'Alexandre » puisqu'il s'agissait d'une reproduction, un cas d'école grandiose.
Patrick réfléchit longuement avant de se lancer dans un projet de dessin. Il part d'une idée plus ou moins précise, l'approfondit puis crée des ébauches et esquisses préalables qui évoluent ou se précisent au fil de son appréhension, de son cheminement. Chaque dessin est plus ou moins raisonné suivant l'ampleur de sa thématique, c'est particulièrement le cas dans « L'échiquier du destin ». Ce dessin, dira Patrick, est celui qui lui a demandé le plus d'efforts, de réflexions et de temps.
Cette composition a donné lieu à une quantité impressionnante de dessins préparatoires sur lesquels on peut observer l'évolution du projet, et surtout sa mise en application à travers des recherches très poussées en perspective, une approche à la fois très scientifique, philosophique et artistique. Dès le départ, l'idée est là, riche en significations.
Marie-Hélène Barreau Montbazet |